L’amiante, composé de silicate de calcium et de magnésium, constitue un excellent isolant, ce qui lui a valu une très forte popularité dans le bâtiment. Cependant, le produit ayant été reconnu comme toxique, il a été interdit en France en 1997. Depuis, les chantiers de désamiantage, bien que nombreux, ne sont pas encore venus à bout des bâtiments concernés.
Pourquoi l’amiante était-il si populaire
L’amiante existe à l’état naturel en France, notamment en Haute Corse. C’est un matériau idéal pour la construction. Il produit une isolation thermique et phonique très performante et est réfractaire, ce qui signifie qu’il supporte des températures extrêmement élevées. C’est pour cela que l’amiante était également utilisé dans la fabrication des combinaisons de pompiers.
C’est pourquoi l’amiante était surnommé « l’or blanc », avant que l’on ne découvre ses propriétés cancérigènes.
La détection de l’amiante et les dispositifs mis en place
Étant donné la prolifération de l’amiante dans le bâtiment jusqu’à la fin des années 90, les entreprises travaillant dans la démolition et la rénovation doivent prendre les plus grandes précautions avant de débuter un chantier.
Dans le cas où de l’amiante est détecté, un processus de normes et de certifications complexes est enclenché.
Le chantier de déconfinement
Le chantier de désamiantage passe par le confinement de la zone. Selon la taille et la configuration, diverses solutions sont envisagées. Le protocole passe nécessairement par l’isolation du chantier et l’équipement des ouvriers qui y travaillent avec des combinaisons spécifiques.
Pour isoler la zone, les ouvertures du bâtiment sont d’abord calfeutrées, à l’aide de ruban adhésif, de mousse expansive et de film plastique. Il est ensuite protégé par du film thermo-rétractable qui permet de former des cloisons. Le film est d’abord fixé, puis chauffé, ce qui a pour effet de le rétracter et de le durcir, de façon à créer un cocon étanche.
Les ouvriers qui façonnent les cloisons en film thermo-rétractable utilisent des pistolets chauffants au gaz. Ces outils sont légers et facilement maniables, ce qui permet de travailler sur des chantiers de très grande ampleur. Lorsque tout un bâtiment doit faire l’objet de travaux désamiantage, il faut créer une enveloppe générale, avec des sous-parties ce qui représente vite des surfaces de film très importantes.
Des systèmes d’aération sont prévus, afin de laisser entrer un air neuf et sain, et d’évacuer l’air pollué après l’avoir filtré pour ne pas rejeter dans la nature les fibres d’amiante. Des portes sont également aménagées dans les cloisons en film thermo-rétractable, afin de faciliter les déplacements des techniciens qui travaillent au désamiantage.
Tous les personnels admis sur le chantier sont munis de combinaisons intégrales qui leur donnent l’allure de spationautes.
L’évacuation des gravats
L’évacuation des gravats est effectuée par une entreprise habilitée. Elle doit respecter des règles très strictes en matière de traçabilité. D’ailleurs, le chantier de désamiantage ne peut débuter avant d’avoir déterminé un lieu dédié aux déchets. Un centre de tri agréé doit produire une acceptation préalable qu’on appelle un « exutoire de déchets » et qui permet de lancer les travaux.
Les gravats sont évacués dans des sacs spécifiques, clos hermétiquement et traçables, grâce au Bordereau de Suivi des Déchets d’Amiante (BSDA) qui leur est attribué. Ils sont ensuite enfouis.
Les déchets peuvent aussi être détruits par inertage, c’est-à-dire exposés à une température allant jusqu’à 1 600°.
Les certifications
Les procédures suivent des règles draconiennes et, avant que le confinement ne puisse être levé, différents organismes officiels interviennent pour confirmer que le chantier est dépollué. Il s’agit de Qualibat, Global Certification et l’AFNOR. Le référentiel commun est NF X46 010. Une commission décide alors d’accorder ou non la certification indispensable pour la poursuite du chantier de démolition ou de rénovation.