Si on reconnaît les artistes à leur imagination sans borne et à leurs idées parfois saugrenues, alors Lawrence Malstaf appartient indéniablement à cette catégorie. Ce Belge s’est lancé dans une exploration créative en adaptant le shrinking aux personnes bien vivantes qu’il a « emballées » au cours de son exposition.
Qui est Lawrence Malstaf
Lawrence Malstaf est né à Bruges, en Belgique, en 1972. Il se situe à la frontière entre le visuel et le théâtral et s’est fait une spécialité des installations et des performances artistiques qui mettent l’accent sur le mouvement, la coïncidence, l’ordre et le chaos, ainsi que sur des espaces sensoriels immersifs pour les visiteurs individuels.
Il crée également des environnements mobiles plus vastes traitant de l’espace et de l’orientation, en utilisant souvent le visiteur comme co-acteur. Ses projets font appel à la physique et à la technologie comme point de départ ou d’inspiration et comme moyen d’activer des installations.
Lawrence Malstaf a reçu plusieurs prix internationaux dans le domaine de l’art et des nouvelles technologies. Il est également bien connu en tant que scénographe innovant dans le monde de la danse et du théâtre. Il vit et travaille actuellement à Tromsø en Norvège et expose dans le monde entier.
L’exposition « Shrinking »
Pour son exposition Shrinking, Lawrence Malstaf a enveloppé des personnes deux grandes feuilles de plastique transparent. Il a ensuite utilisé un dispositif qui aspire progressivement l’air entre elles, laissant le corps emballé sous vide et suspendu verticalement.
Un tube transparent inséré entre les deux surfaces permet à la personne qui se trouve à l’intérieur de l’installation de réguler le flux d’air. En raison de la pression croissante entre les feuilles de plastique, la surface du corps emballé se fige progressivement en de multiples microplis. Pendant toute la durée de la représentation, la personne à l’intérieur se déplace lentement et change de position, qui varie d’une position presque embryonnaire à une position ressemblant à un corps crucifié.
La mise à contribution du public
Pour l’exposition Shrinking, le public lui-même a été mis à contribution. Lawrence Malstaf a sélectionné des personnes à qui il a fait suivre un court atelier en amont. Il cherchait à créer une interaction entre de « vrais individus » et son installation. Leur sens de l’observation et leur réaction servant à donner une dimension dramatique aux créations.
D’après Lawrence Malstaf, la présence d’anonymes « complète le travail : l’homme et la machine, la femme dans l’œil du cyclone, etc. De la même manière qu’en DIY, le public est impliqué dans des actions collectives pour créer des images et des situations qui n’auraient pas été possibles sans lui. Je suis sérieusement enthousiasmé par la culture ‘DIY / maker’ ! Je pense que c’est un antidote sain contre la culture de consommation passive, dans laquelle les gens sont de plus en plus dépendants des grandes entreprises qui essaient de tout commercialiser et privatiser.
Internet, par exemple, permet de partager sans limite la connaissance et la technologie gratuitement. C’est important de s’instruire et de croire aux nouvelles possibilités qui s’ouvrent alors. Nous avons besoin de faire mieux que de nous plaindre de ce qui ne va pas en ce moment. Nous avons besoin de construire nous-mêmes de nouvelles utopies. N’attendons pas que les choses se fassent d’elles-mêmes ».
Et qu’en pensent les participants ?
Les participants ont été enthousiasmés de participer à cette expérience de shrinking, même s’ils ont été impressionnés et inquiets, notamment par le manque d’air. Certains parlent de la sensation de plongée en apnée, d’autres d’un moment de relaxation extrême et d’impression d’être en apesanteur.
Le shinking mène à tout…