Les chantiers contenant de l’amiante doivent faire l’objet de précautions particulières. L’amiante étant une substance toxique, il convient de protéger les ouvriers qui travaillent sur le chantier en leur faisant porter des protections personnelles. Il faut aussi protéger l’environnement en évitant que les émanations d’amiante ne se disperse dans l’atmosphère. Il faut pour cela passer par un confinement qui utilise du film et de la gaine thermo-rétractable.
L’INRS publie à ce sujet ouvrage pour accompagner les entreprises dans leur bilan aéraulique.
Qu’est-ce que le bilan aéraulique ?
Le bilan aéraulique représente une technique permettant aux entreprises d’adopter une démarche rigoureuse, étape par étape. Il leur permet de couper court à toute improvisation qui mènerait à des failles dans le système et propose de répertorier en amont le matériel nécessaire pour maîtriser les risques de pollution par contamination à l’amiante.
Qui est concerné par le confinement par film et gaine thermo-rétractable
Toutes les entreprises qui travaillent sur les chantiers de désamiantage sont concernées par le confinement par film et gaine thermo-rétractable, à partir du moment où le chantier est répertorié de niveau 2 ou 3, ce qui équivaut à une émission de plus de 100 fibres par litre.
L’objectif est d’isoler la zone dans laquelle se poursuit le désamiantage, sans qu’il n’y ait de possibilité que les fibres puissent se disperser.
Comment se passe le bilan aéraulique
La première étape du bilan aéraulique consiste à reconnaître les lieux. Cela permet de déterminer le dimensionnement du chantier et de répertorier le matériel qui sera nécessaire.
Il s’agit également de recenser les dispositifs d’entrées d’air de compensation maîtrisées et des entrées d’air de réglage. Toutes les caractéristiques techniques sont consignées, afin de choisir la meilleure solution pour un confinement fiable.
Enfin, le projet prévoit les zones qui sont dédiées à la décontamination du personnel, ainsi que des déchets.
Le confinement statique
Pour un confinement statique, l’entreprise obture les ouvertures qui donnent sur l’extérieur du chantier, afin de mettre la zone sous dépression. Elle utilise du ruban adhésif, du film plastique et de la mousse expansible.
Après le calfeutrement, une enveloppe étanche à l’eau et à l’air est ajoutée. Elle est créée à l’aide de film plastique – polyéthylène ou PVC – et de gaine thermo-rétractable. Une fois posé, le film est chauffé pour se rétracter et former un cocon étanche et résistant. Le choix des films tient compte de la différence de pression dans et hors zone, car leur fixation doit être suffisamment solide. Ils doivent également résister aux intempéries, pluies et vents forts.
Le confinement passe également par la création de zones dédiées pour les appareils de décontamination : extracteurs, entrées d’air de compensation, tunnels, etc. Les surfaces et équipements intérieurs doivent être préalablement dépollués.
Une fois l’enveloppe achevée, elle permet de :
- protéger l’ensemble des équipements et des surfaces de la zone du chantier d’une nouvelle contamination ;
- faciliter la décontamination finale ;
- parachever l’étanchéité du confinement statique.
Le confinement dynamique
Le confinement dynamique reprend les éléments du confinement statique, auquel s’ajoutent trois éléments pour assurer la ventilation contrôlée :
- des extracteurs pourvus de filtres de haute performance qui rejettent l’air à l’extérieur, après avoir filtré les fibres d’amiante ;
- un dispositif permettant de laisser pénétrer l’air à l’intérieur de la zone de confinement ;
- un équipement visant à régler le débit d’air et permettant ainsi d’ajuster le niveau de dépression de la zone confinée.
Ce processus permet de laisser entrer un air neuf et sain et de rejeter vers l’extérieur l’air pollué par l’amiante, mais après avoir été filtré, ce qui évite toute contamination vers l’extérieur.