La rénovation urbaine constitue souvent des nuisances pour les riverains. Il faut compter avec le bruit du chantier, les poussières, débris et odeurs qui s’en échappent, ainsi que la vue des travaux en cours, avec les échafaudages, les gravats, les matériaux empilés, etc. L’impression d’une photographie géante — sur des centaines, voire des milliers de mètres carrés — accrochée au bâtiment permet de remédier à tous ces inconvénients.
Comment envelopper entièrement un bâtiment pour le cacher au grand public
Cette méthode d’emballage est employée depuis quelques décennies. Elle permet d’épargner les riverains et les personnes qui viennent travailler dans le quartier, ainsi que les touristes. Le bâchage de l’immeuble apporte une certaine isolation thermique (même si elle n’est bien sûr jamais totale). Elle empêche aussi les émanations des produits qui sont employés sur le chantier, en même temps que toutes les poussières générées par les travaux.
L’objectif de cette enveloppe géante est aussi de dissimuler la ou les façades en cours de construction ou de rénovation. Le visuel peut traiter tous les thèmes. Il peut reprendre le nom et le logo de l’enseigne de l’occupant du bâtiment qui en profite pour faire de la publicité. Cependant, ce procédé n’est pas toujours toléré par les communes qui voient là le moyen de profiter d’une promotion gratuite, puisque l’annonceur ne paie pas pour la location du support.
Le visuel peut être neutre pour éviter toute controverse ou tout litige. Il peut proposer une image en lien avec l’activité de son propriétaire ou afficher une image artistique pour apporter un peu de beauté à la ville.
L’impression de la photographie géante
L’impression de l’image grand format s’effectue sur une bâche en microperforé. Cela signifie que le support est traversé d’une multitude de trous. Ils sont si minuscules qu’ils ne dénaturent pas la qualité de l’image qui est conçue pour être vue de loin. Du point de vue des ouvriers qui travaillent sur les échafaudages ou à l’intérieur de l’édifice, le microperforé laisse passer la lumière, ce qui facilite leur tâche. Enfin, les trous permettent de laisser passer l’air, évitant ainsi toute prise au vent et arrachage de la bâche.
Les encres utilisées dépendent de la durée pendant laquelle l’image doit rester affichée.
La pose de la photographie géante
L’image est découpée en lés qui sont posés un par un sur l’échafaudage, de façon à retrouver la continuité du visuel. Des ouvriers munis de pistolets à wrapper chauffent ensuite la bâche pour souder les lés entre eux.
L’exemple de la rénovation de la gare de Lyon Part Dieu
La rénovation de la gare de Lyon Part Dieu est un bon exemple des avantages de la méthode d’emballage des bâtiments. Le communicant de Phase One, Serge Ferrari, s’était à l’époque associé à l’artiste Philippe Ramette, réputé pour ses photographies spectaculaires. Son visuel pour cette occasion montrait l’artiste en haut de l’édifice, dans une position défiant les lois de la gravité, en raison de la présentation de la photo tournée à 90°.
L’objectif de l’opération était à la fois de camoufler les travaux et de réserver la surprise quant à l’architecture et la décoration du nouveau bâtiment. La bâche mesurait en tout 1 100 m² et se trouvait accrochée à l’échafaudage.
L’impression fut effectuée sur un support microperforé donnant un rendu exceptionnel. Les différents lés ont été suspendus côte à côte, avant d’être soudés au pistolet à wrapper. Les techniciens ont prouvé leur dextérité en effectuant des raccords parfaits, invisibles pour les passants qui ne manquaient pas de s’arrêter pour admirer la réalisation.
Une fois les travaux terminés, la bâche fut recyclée pour être réutilisée.